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CHAPITRE TREIZIEME - Les Tremblements de la Terre

"Les cadavres fumants parsemaient la plaine rocailleuse ; bientôt les charognards viendraient s’en occuper. Il n’était pas dans ses habitudes de déroger ainsi à la règle de l’ensevelissement, mais les CatEyians étaient bien trop nombreux, et ils s’étaient bien défendus. Une bonne partie de sa cohorte gisait également à terre. Peut-être pourrait-il donner le temps à ses hommes d’enterrer leurs compagnons...

 

Il appuya sur un bouton, sous sa poitrine, et son armure émit un sifflement avant de perdre du volume. De la fumée sortit des petits orifices sur ses épaules. Sa masse musculaire, comprimée, mais stimulée de façon optimale, se détendit et le laissa respirer librement. L’adrénaline quitta son cerveau et son sang circula de nouveau normalement dans ses membres. Il avait repris une apparence humaine. Cette combinaison était efficace à bien des égards, mais il lui semblait que quelques améliorations ergonomiques devraient être effectuées...

 

Il scruta de son regard bleu clair ce qui restait de ses hommes. Il y en avait encore une cinquantaine, sur les soixante-dix d’origine, une perte que l’on pourrait qualifier de négligeable, mais qui le fit soupirer ; il avait su le combat inévitable, mais il ne s’était pas attendu à si forte partie malgré tout. Les CatEyians étaient de bons forgerons et les armes qu’ils avaient utilisées n’étaient pas tombées dans les mains de débutants. Quelques survivants s’étaient réfugiés dans une caverne, tout à l’est du village, reliée à la terre par un pont que les natifs avaient abattu pour ne pas être poursuivis. Qu’à cela ne tienne. Qu’ils restent là-bas, cela ne le concernait plus. Il avait ce qu’il était venu chercher.

 

Un tremblement bref, mais puissant fit rouler le terrain sous ses pieds. Le premier d’une longue série, dont l’issue serait fatale, gageait-il. Il savait ne pas devoir s’attarder ici. Finalement, les derniers honneurs aux soldats de l’Empire trépassés ne pourraient pas être rendus... Il serra la besace de toile épaisse dans laquelle se trouvait la gemme de CatEye, la Madaneve. Elle chauffa un peu sa main et battit contre sa paume, comme le cœur d’un petit animal apeuré... Puis il cacha le sac sous sa cape bleue.[...]"

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